• Le dossier sur les pesticides ne serait pas complet si on ne parlait pas de la législation en vigueur. De nombreux textes régissent l'utilisation de ceux-ci. Notons par exemple :
    - Code de l'Environnement : article L210-1 et suivants ; article L216-6 ; L432-2
    - Code rural : article L251-18 ; articles L253-1 à 17 ; articles L54-1 à 10 ; R254-1 à 15
    - Code de la Consommation : articles L215-1 à 3
    - Code de la Santé Publique : L1311-2 à 4
    sans oublier les avis émis par la mission inter service de l'eau et le conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques.

    En Vendée, un arrêté préfectoral du 17 mars 2010, protégeant les milieux aquatiques contre les pesticides (rappel : herbicides, insecticides, fongicides...), précise clairement la réglementation concernant l'application des produits phytosanitaires. (pour télécharger le document complet, cliquer ici)

    La Zone Non Traitée (Z.N.T.) dépend des produits utilisés et de la nature de la zone humide.

    - Pour tous les cours d'eau, plans d'eau (étangs, mares), fossés, points d'eau (sourcess, puits, forages) figurant en bleu sur une carte IGN au 1/25000e en points ou en traits continus ou discontinus :
    la Z.N.T. ne peut être inférieure 5 mètres à partir de la berge du réseau hydrographique (sauf si le produit mentionne une distance supérieure)

    - Pour les autres éléments hydrographiques, même à sec, non mentionnés sur une carte IGN (cours d'eau, fossés et collecteurs d'eau pluviale, avaloirs, caniveaux, bouches d'égout) :
    la Z.N.T. est d'au moins 1 mètre des berges

    - Pour les zones humides caractérisées par la présence d'une végétation hygrophile dominante (joncs, roseaux, iris des marais...) :
    interdiction complète d'application de produits contenant les références R50 à R58 (toxiques pour la faune et la flore des milieux humides ou pouvant entraîner des risques néfastes à long terme sur l'environnement)


    Bien entendu cette législation concerne l'épandage de produits phytosanitaires en vue de traitement mais également le rejet de résidus de pesticides (nettoyage de cuves, pulvérisateurs, bidons, produits anciens ou 'périmés...).

    Qui est concerné ?

    TOUS autant que nous sommes :
    - les jardiniers bien évidemment (ceux qui en utilisent le plus au m2)
    - les agriculteurs premiers utilisateurs (rappel : 90% des ventes de produits phytosanitaires)
    - les collectivités (espaces verts, terrains de sports, entretien des fossés et caniveaux, massifs...)
    - les entrepreneurs (entretien de terrain, nettoyage d'outils, huiles de véhicules ou machines...)
    - les ménages (insecticides, produits d'entretien, produits de nettoyage de façades ou de toitures...)

    Qu'est-ce qu'on risque ?

    L'arrêté préfectoral est très clair :


    75 000 euros d'amende et 2 ans d'emprisonnement, ça laisse à réfléchir, non ?

    N'est-il pas plus simple de prendre conscience du grave danger que nous faisons courir à nos enfants ou petits enfants en continuant à faire n'importe quoi, égoïstement. Il est plus que grand temps de réagir....


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  • Dans cet article nous nous intéresserons plus particulièrement aux pesticides.

    1 - Les pesticides, c'est quoi ?

    Par pesticides, on doit comprendre :
    - les herbicides ou désherbants destinés à tuer les 'mauvaises' herbes.
    . En plus des désherbants 'totaux' ou 'sélectifs', on trouve aussi des débroussaillants, des défanants, des anti-germes...
    . Ils agissent sur les racines, sur les feuilles et peuvent être 'de contact' ou 'systémiques', minéraux (apparus au début du 20e siècle) ou organiques (les plus fréquents actuellement).
    . Ils sont, de loin,les plus utilisés (par les agriculteurs, par les jardiniers, par les collectivités
    . N'oublions pas qu'au Vietnam, l'armée américaine utilisa sur les rizières "l'agent orange', puissant défoliant, à base de dioxine, engendrant de graves problèmes de santé aux populations exposées.
    - les fongicides traitent les champignons et moisissures.
    . Ils sont classés en deux grandes catégories : les fongicides de contact, à base de soufre ou de métaux (cuivre, zinc, fer, manganèse et même mercure !) et les fongicides systémiques qui agissent sur la biosynthèse de la plante.
    . Ils sont principalement utilisés pour le traitement de la vigne et des maladies cryptogamiques des légumes (mildiou de la pomme de terre par exemple) mais aussi dans le traitement des bois (cabane, châssis, bordures...).
    - les insecticides qui luttent contre les insectes et les arthropodes (araignées, tiques, acariens).
    . On distingue les insecticides organochlorés (dont le fameux DDT, utilisé de 1940 à 1970 pour la lutte anti-moustique, interdit depuis 1972 mais dont on retouve des traces dans bon nombre de mares, d'étangs ou de lacs), les insecticides organophosphorés, les insecticides à base d'autres molécules, les insecticides d'origine végétale.
    . ils sont beaucoup utilisés en agriculture mais également dans les jardins et dans les maisons.
    - d'autres pesticides spécifiques à certaines catégories d'animaux : rodenticides (rongeurs), molluscicides (escargots et limaces), nématicides (vers nématodes)...
    - ... sans oublier ceux qui sont cachés mais qui peuvent être présents dans les matériaux de construction (bois principalement), les tissus d'ameublement, les moquettes, les tapis, les shampooings anti-poux...

    bidon pesticides

    Quelques liens pour en savoir beaucoup plus :
    - Wikipédia (pesticides) ; Wikipédia (herbicides) ; Wikipédia (fongicides) ; Wikipédia (insecticides)

    2 - Utilisation des pesticides : quelques chiffres :

    L'UIPP (Union des Industries de la Production des Plantes) peut se frotter les mains ! "En 2008, les ventes de produits phytopharmaceutiques mis sur le marché atteignent 2,079 Milliards d'euros, affichant une croissance de 14 %, consécutive à celle de 6 % en 2007.
    - Les ventes de fongicides ont augmenté de 17 %.
    - Les ventes d'herbicides ont progressé de 16 %.
    - Les ventes d'insecticides sont en retrait de 23 %." (seule bonne nouvelle)
    Les actionnaires peuvent être contents, mais nous ???

    En 2003, dans un rapport du Sénat sur la qualité de l'eau (annexe 45 : Données statistiques sur les pesticides), il es mentionné que
    - "la consommation de pesticides en France représente environ 110 000 tonnes par an, soit 100 000 tonnes utilisées en agriculture, auxquelles il faut ajouter environ 10 000 tonnes pour les autres utilisateurs (particuliers, espaces verts)"
    - "la France est le troisième consommateur mondial, après les Etats-Unis et le Japon et, de loin, le premier utilisateur de pesticides en Europe"
    - la France est au deuxième rang en ce qui concerne le marché des produits phytosanitaires, juste derrière l'Amérique du Nord et loin devant l'Asie !
    - si les tonnages ont tendance à baisser légèrement, c'est surtout dû à la concentration plus importante des produits.

    Une bonne nouvelle ? Le plan Ecophyto, mis en place par le ministère de l'agriculture et de la pêche à la suite du Grenelle de l'environnement et à la demande du Président de la République, vise à réduire de 50 % l'usage des produits phytosanitaires en agriculture, à l'horizon 2018, si possible. Il s'agit à la fois de réduire l'usage de ces produits et de limiter l'impact de ceux qui resteront indispensables pour protéger les cultures des parasites, des mauvaises herbes et des maladies. Les déclarations du Président de la République au dernier Salon de l'Agriculture ne sont malheureusement pas encourageantes : "L'environnement dans l'agriculture, ça commence à bien faire" ... c'est vrai, quoi !

    Quelques liens à consulter :
    - UIPP (même s'il n'y a pas de quoi se réjouir de leurs bons chiffres)
    - Sénat (rapport sur la qualité de l'eau - annexe 45 - 2003)
    - Planétoscope (statistiques en temps réel)
    - Ministère de l'Agriculture (le plan Ecophyto 2018)
    - Verdura (article sur les déclarations faites par le Président au Salon de l'Agriculture)
    mais on peut éviter le site info-pesticides.org qui est une émanation de l'UIPP !

    3 - Les dangers des pesticides :

    Les dangers des molécules contenues dans les pesticides ne sont plus à démontrer (il existe 100 000 molécules diverses mais seulement 10% dont les effets médicaux ont été étudiés). Le projet REACH devrait permettre l'arrêt de commercialisation d'environ 2000 d'entre elles. Beaucoup de produits phytosanitaires portent sur leur emballage quelques symboles évocateurs, mais on assiste souvent à une certaine tromperie sur les étiquettes ("utilisable en agriculture bio" par exemple).

    Outre la disparition d'espèces naturelles végétales ou animales et la pollution des eaux de surface ou souterraines, l'espèce humaine est aussi en danger : 220 000 décès et 1 000 000 de graves empoisonnements de par le monde selon l'O.M.S.
    - Les agriculteurs sont les plus fortement touchés. En France la M.S.A. (Mutualité Social Agricole) reconnaît plus de 1000 cas d'intoxication en 10 années et 30 cas de pathologies lourdes sont reconnues comme maladie professionnelle. Mais combien de décès ? Le professeur Sultan a démontré que leurs enfants avaient 4 fois plus de risques d'avoir une malformation génitale.
    - Aucune étude d'envergure ne semble faite sur les jardiniers même si une étude américaine a montré que, sur une simple activité de jardinage avec utilisation régulière de pesticides, le risque de maladie de Parkinson était augmenté de 70%.
    - Les enfants qui jouent sur les pelouses, à la maison ou sur un espace public, sont-ils exempts de tout contact avec les herbicides ou anti-mousse pulvérisés dessus ?
    - Nous sommes tous confrontés aux dangers des pesticides par notre alimentation : par les légumes et les fruits traités (du jardin ou achetés), par l'eau du puits (et dans une moindre mesure du robinet), par les animaux que nous mangeons et qui ont accumulé (dans les graisses principalement) des substances toxiques...

    Par contact direct (manipulation), par inhalation (air que nous respirons, pulvérisation sans protection) ou par ingestion (alimentation, mains à la bouche), les pesticides sont suspectés (les preuves s'accumulent) dans de nombreux problèmes de santé :
    - les malformations foetales, génitales
    - la baisse de la fertilité et des défenses immunitaires
    - les troubles neurologiques
    - les cancers
    - ...
    Sachant que l'utilisation massive de pesticides n'a que (!) 60 ans d'âge, qu'en sera-t-il à la fin du 21e siècle ?

    Enfin, on n'oubliera pas les problèmes liés à la résistance accrue des adventices (mauvaises herbes) et de certains insectes, nécessitant des produits toujours plus 'performants'.

    Une seule solution : la réduction rapide de tous les produits "phytosanitaires" et pourquoi pas atteindre l'objectif "Zéro Phyto". Pour nous, jardiniers, c'est un objectif très raisonnable.

    Quelques liens à consulter :
    - Greenpeace (dossier mettons les toxiques hors-la-loi)
    - SOS Biodiversité (agriculteurs et pesticides)
    - e-Santé.fr (plusieurs articles)
    - MSA 49 (dépliant)
    - danger-sante.org (effets des pesticides)

    4 - Les alternatives aux pesticides :

    C'est un grand nombre de conseils qu'Emmanuel Jarny nous a donné lors de la conférence-débat du 8 avril. Mais nous verrons cela dans les prochains articles.

    Divers liens :
    - Maison de la Consommation et de l'environnement (livrets à télécharger au format .pdf)
    - Plaquette "Zéro Phyto dans les espaces verts" (CAUE 95)
    - Observatoire Régional de l'Enironnement - Poitou-Charente
    - Observatoire des Résidus de Pesticides


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  • A partir des éléments qu'Emmanuel Jarny nous a fournis lors de la conférence-débat du 8 avril, nous allons entreprendre une série d'articles pour vous apprendre à devenir un bon éco-jardinier ou vous prouver que vous l'êtes déjà.

    Rappelons qu'Emmanuel Jarny est responsable du projet du site de la Maison de la Vie Rurale à La Flocelière (85) pour tout ce qui concerne les jardins de cet établissement. On peut le rencontrer les dimanches et jours fériés, du 1er mai au 13 septembre, sur place (voir les activités proposées en 2010 sur le site de la Maison de la Vie Rurale).

    plan d'accès à la Maison de la Vie Rurale

    Avant d'aborder les méthodes de jardinage écologique, Emmanuel Jarny a insisté sur les impacts du jardinier sur son environnement avec des conséquences loin d'être négligeables. Trois constats majeurs peuvent être relevés :

    1 - Erosion de la biodiversité :
    . par homogénéisation des paysages et des cultures : Chaque année entre 0,5 et 1,5 % des espèces (aussi bien faune que flore) disparaissent.
    . par l'utilisation massive d'espèces exotiques (il n'y a qu'à regarder dans notre jardin, notre pelouse pour nous en convaincre).
    . par l'utilisation abusive de pesticides (pudiquement appelés 'produits phytosanitaires') issus de la chimie (désherbants, fongicides, insecticides). Rappelons que Le Grenelle de l'environnement a retenu comme objectif la réduction en moyenne de 50% des quantités de pesticides utilisés, si possible d'ici 2018 (à moins qu'on ai reculé également sur cet objectif...).

    Rappelons que 2010 a été déclarée "Année de la Biodiversité" par les Nations Unies.
    Quelques liens pour approfondir (liste non-exhaustive) :
    - Ligue ROC
    - Education à l'environnement
    - Wikipédia
    - Biodiversité
    - Institut Français de l'Environnement (rapport sur la biodiversité)

    2 - Déterioration de la ressource en eau :
    . par gaspillage de l'eau : utilisation de plantes gourmandes en eau, arrosage des  pelouses (sans oublier qu'il s'agit assez souvent d'eau potable dont le traitement coûte cher)
    . par pollution de l'eau par les pesticides notamment les désherbants utilisés dans les jardins à haute dose (eau de surface et souterraines sont concernées)
    . par l'imperméabilisation des surfaces : allées bétonnées ou goudronnées par exemple qui favorisent un écoulement rapide des eaux de pluie dans le réseau vers la mer, privant la nappe phréatique d'une partie de ses sources de réapprovisionnement.

    Quelques liens pour approfondir (liste non-exhaustive) :
    - Eau France
    - Wikipédia
    - Economie d'eau
    - Institut Français de l'Environnement
    - CNRS (dossier "l'eau douce")

    3 - Banalisation des paysages :
    . par une perte de repères identitaires de nos territoires : chaque région a ses pratiques et ses cultures adaptées (qui ont été éprouvées par le sens de l'observation des anciens). Par exemple, les haies ont un rôle majeur dans l'absorption de l'eau en excédant, elle sert de refuges à un grand nombre d'animaux 'régulateurs' (rapaces, reptiles, oiseaux divers...).
    . par la standardisation des espaces et des espèces : 75 % des espèces comestibles ont disparu en un siècle, obligation de créer des 'conservatoires' d'espèces menacées.

    Quelques liens pour approfondir (liste non-exhaustive) :-
    - Agrobiosciences
    - Wikipédia (habitat)
    - Wikipédia (catalogue officiel des espèces)

    Dans un prochain article, nous parlerons plus en détail des pesticides et de la réglementation.


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  • "Accueillir les auxilliaires dans son potager", tel est le thème du prochain "JARDINER AUX 4 SAISONS" que propose la Maison de la Vie Rurale de La Flocelière, le samedi 24 avril, de 9 heures à midi. Contenu et conditions pratiques en cliquant sur ce lien.

    "Les Printanières" (sortie nature, marché fermier, troc'plantes, ventes de plantes potagères et aromatiques, conseils en éco-jardinage, activités pour les enfants) se dérouleront le dimanche 25 avril, à la Maison de la Vie Rurale, à partir de 10 heures et l'entrée est gratuite. Renseignements en cliquant cet autre lien.

    Pour connaître toutes les activités à venir en 2010, rendez-vous sur l'agenda du site de la Maison de la Vie Rurale.


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